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STANCES, SONNETS, ÉPIGRAMMES.


Force cette pudeur et cette modestie,
De qui ma passion ne peut venir à bout :
Il est de ton honneur que je gagne le tout
Dont je possède une partie.

Fais qu’à mes doux transports cette belle âme cède ;
Dis-luy qu’elle me cause un tourment sans égal,
Et qu’on est obligé de soulager le mal,
Quand on dispose du remède.

Ainsi, que tous les cœurs soient touchez de tes flâmes !
Que tout cède au pouvoir de ton nom glorieux,
Puissent être à jamais tes traits victorieux
De la rébellion des âmes.

Pour moi, je bénirai ton essence immortelle ;
Je formeray pour toy des vœux grands, mais secrets,
Quand tu m’auras conduit par de si beaux progrez
À l’honneur d’une fin si belle.