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STANCES, SONNETS, ÉPIGRAMMES.




ÉPIGRAMMES.


Ne croyez pas que la vengeance
M’anime jamais contre vous,
Vous ne m’avez point fait d’offense
Qui puisse irriter mon courroux.
En vain vous craignez que ma plume,
Pour adoucir mon amertume,
Vous fasse quelque mauvais tour ;
Philis, n’en soyez plus en peine,
Quand on n’a point senty d’amour,
On ne sçauroit sentir de haine.


*


Pour son époux mourant une femme éperdue
Veut mourir ; la Mort vient et la femme pâlit :
« C’est pour lui, non pour moi, que vous êtes venue,
Lui dit-elle en tremblant : le voilà dans son lit. »