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STANCES, SONNETS, ÉPIGRAMMES.


Elle, se faisant obéir,
M’instruit comme il faut que je règne ;
Et vous m’apprenez à servir.

J’auray sujet d’être insolent,
Et seray le plus opulent
De tous les Princes qu’on révère,
Si quelque jour vous me livrez
Ce que vous deviez à mon père
Et tout ce que vous me devrez.

Jusqu’icy mes maux me sont doux.
Aussi m’accorderiez-vous
Une très-inutile grâce :
Mais qu’un jour je seray content
Si vôtre cruauté se passe,
Et si vôtre beauté m’attend !

Gardez vôtre cœur pour le mien,
On peut faire trop tôt du bien,
Comme trop tard on en peut faire ;
Et vous avez encor du tems
À méditer sur le salaire
Qu’on doit à des feux si constans.