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Page:Benserade - Poésies, éd. Uzanne, 1875.djvu/179

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STANCES, SONNETS, ÉPIGRAMMES.




SONNET.


Ce qu’il faut pour un poëte, Homère enfin l’avoit,
Et des autres il fut comme le pédagogue ;
Virgile vint ensuite, et pas moins n’en sçavoit,
La secte de ces gens est envieuse et rogue.

Aristote, invincible en tout ce qu’il prouvoit,
Aprés avoir esté tant de siècles en vogue,
Descartes vient, qui dit qu’Aristote rêvoit,
Et débite, ce semble, une plus fine drogue.

Ce qu’il faut pour un peintre, Apelles le fit voir,
Et de ses descendans se crut le désespoir ;
Il en est toutefois qui partagent sa gloire.

Ce qu’il faut pour un roy, le nôtre nous l’apprend,
Et nous a dés longtemps mis en état de croire
Qu’il ne sçauroit jamais en venir un si grand.