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Page:Benserade - Poésies, éd. Uzanne, 1875.djvu/214

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STANCES, SONNETS, ÉPIGRAMMES.




STANCES.

Description de sa Maison de Gentilly.


Possesseur d’un terrain de petite étendue,
Je partage un ruisseau qui laisse aller ma vûë
En des lieux où pour moi l’on a quelques égards ;
Et si tout n’est à moy, tout est à mes regards.

Un vieux tronc, desséché par la suite des ans,
Commença ce berceau qu’un long âge décore ;
D’autres issus de lui l’entretiennent encore :
Ainsi le père mort revit dans ses enfans.

Ces grands arbres venus sans soin et sans culture,
Qui prétendent du ciel atteindre la hauteur,
Semblent dire : Il est doux de suivre la Nature,
Mais il faut s’élever jusques à son Auteur.