enfin, c’est un génie singulier qui a plus employé d’esprit dans ses badineries, qu’il n’y en a dans la plupart des poëmes les plus achevés[1]. »
Benserade entreprit, quelque temps après sa réception à l’Académie, de mettre les Métamorphoses d’Ovide en rondeaux. Cet ouvrage, à l’usage de Monseigneur le Dauphin, fut imprimé supérieurement et enrichi de gravures de Leclerc et Lepautre, aux dépens du Roi, qui dépensa plus de dix mille livres pour cette édition[2].
Les rondeaux n’eurent aucun succès et tombèrent à plat, ils donnèrent cependant lieu à un rondeau épigrammatique, attribué jusqu’ici à Chapelle, mais qui est réellement d’un sieur Stardin. Cette satire si élégamment mordante eut plus de succès que tous les rondeaux de Benserade. La voici :
À la fontaine où l’on puise cette eau |
- ↑ La colère de Furetière contre Benserade venait sans doute de ce qu’assis un jour à l’Académie dans le fauteuil de Furetière, Benserade s’écria : « Pardon, Messieurs, si je parle mal, mais je suis dans une place qui va m’inspirer beaucoup de sottises. »
- ↑ Métamorphoses d’Ovide en rondeaux, in-4o, de l’Imprimerie royale, 1676.