Page:Benson - La nouvelle aurore, 1915.djvu/110

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l’ayez manquée ! Elle était venue arranger les derniers détails de la célèbre dispute. Vous avez entendu parler de cela ?

— Non, pas un mot.

Le visage du jeune prélat s’illumina.

— Eh ! bien, dit-il, vous allez pouvoir écoutez le plus éloquent orateur et l’homme le plus intelligent de France. La chose va a voir lieu cet après-midi. Mais, — et Mgr Allet prit une mine plus grave, — mais la dispute doit se faire en latin, et peut-être monsignor Mastennan, avec les exigences de son régime…

— Oh ! non ! s’écria Mastennan, je n’ai rien à craindre d’une telle forme d’amusement ! Au contraire, je serai ravi de pouvoir écouter sans avoir besoin d’intervenir en personne. Et quel est le sujet de la discussion ?

— La séance a été organisée surtout à l’adresse de l’empereur d’Allemagne, répondit le prélat français. Les deux principaux théologiens de Paris vont débattre la question de l’Église. La thèse de l’adversaire, qui parlera d’abord, est que l’Église représente bien Dieu sur la terre, mais que l’infaillibilité n’est pas indispensable pour que les hommes reconnaissent cette mission divine de l’Église et lui obéissent.

— Oui, dit le P. Jervis, je sais que c’est là en effet, l’un des points sur lesquels l’empereur diffère d’opinion avec nous. Il veut bien admettre avec nous les avantages pratiques de l’Église, mais il lui refuse à elle-même le caractère divin.