Page:Benson - La nouvelle aurore, 1915.djvu/112

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de lÉglise au dix-neuvième siècle : déplorant l’accroissement des ordres religieux, la tendance grandissante des ecclésiastiques à s’emparer du pouvoir temporel, l’hostilité de l’Église à l’égard de l’instruction pleine et libre, voire même les dangers du célibat des prêtres. Au sortir de l’immense cour, il s’interrompit pour reprendre haleine ; et le P. Jervis, en riant, le frappa sur le bras.

— Mon cher monsignor, dit-il, je ne puis songer à lutter avec vous ! Vous êtes trop éloquent. Oui, certes, je me souviens d’avoir lu dans l’histoire que c’étaient là les choses que l’on avait coutume de dire, et je suppose que, aujourd’hui encore, il se trouve en Allemagne, notamment, des socialistes pour continuer à les dire. Mais chez nous, voyez-vous, aucun homme instruit ne songe plus à de tels arguments ; ni non plus aucun homme sans instruction. Comme toujours, c’est le demi-instruit qui est l’ennemi. Il en a été ainsi de tout temps. Les mages de l’Orient et les bergers se sont agenouillés côte à côte, à Bethléem. Seul, le bourgeois s’est tenu à l’écart.

— Tout cela n’est pas une réponse, fit, un peu aigrement, monsignor.

— Vous voulez décidément une réponse en règle ? reprit le vieux prêtre, avec son bon sourire. Soit, commençons par le célibat des prêtres ! Or, il est parfaitement vrai que l’on considère presque comme un déshonneur pour un homme de n’avoir pas une nombreuse fa raille. La moyenne, dans