Page:Benson - La nouvelle aurore, 1915.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

vers, — plus hauts que les anges, car ils souffrent…

Il y eut un moment de silence.

— Mon cher monsignor, reprit le vieux prêtre, essayez de vous forcer à comprendre que le monde est maintenant devenu intelligemment chrétien ! Du même coup, tout vous apparaitra simple et clair. Vous me semblez, si vous me permettez de vous le dire, avoir une tendance à retomber dans l’ancienne façon de regarder le « cléricalisme », — ainsi que l’on disait autrefois, — comme une espèce de département séparé de la vie, semblable à l’Art ou à la Législation. Rien d’étonnant que des hommes se soient plaints de son envahissement, lorsqu’ils se le représentaient sous cette forme. Mais à présent il n’y a plus de « cléricalisme », et, par conséquent, il n’y a plus d’« anticléricalisme ». Il y a simplement la religion, qui est un fait. Comprenez-vous ?… Mais voulez-vous que nous nous asseyions quelques minutes ? N’est-ce pas que ces jardins sont exquis ?

III

Monsignor Masterman, ce soir-là, se tint longtemps assis à sa fenêtre, considérant les étoiles au-dessus de lui et la douce lueur indécise des jardins à ses pieds. Il avait l’impression que son rêve grandissait de jour en jour. Les événements deve-