Aller au contenu

Page:Benson - La nouvelle aurore, 1915.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

raissait, se promenant dans l’ombre, ou bien courant très vite vers quelque occupation.

Les prêtres marchaient joyeusement dans l’avenue, lorsque, à une vingtaine de pas, un groupe sortit d’un sentier latéral ; un moment après, ils s’entendirent appeler et virent Mgr Allet en personne, tout vêtu de violet, accourant vers eux.

— Quelle chance ! — s’écria-t-il en leur tendant les mains avec toute l’exubérance de sa cordialité française. — Figurez-vous que Sa Majesté parlait de vous, il n’y a pas cinq minutes ! Elle est ici, dans le jardin ! Voulez-vous que je vous présente ?

Le P. Jervis adressa un regard d’interrogation à son ami.

— C’est que notre tenue…, murmura-t-il.

— Oh ! le roi excusera des voyageurs ! répondit en souriant Mgr Allet.

L’entrée du jardin réservé, de ce côté-là, s’ouvrait par une sorte d’arche formée d’ifs taillés. Ce fut là que les deux amis eurent à attendre un moment. Quelque part, de l’autre côté de la muraille verte, ils entendaient un bruit de voix, que coupaient de temps à autre de gais éclats de rire. Bientôt le prêtre français reparut, la mine toujours joyeuse, mais avec une certaine solennité.

— Venez par ici, messieurs ! dit-il. Le roi désire vous voir.

Puis, s’adressant à monsignor Masterman :

— Vous n’oublierez pas de vous mettre à genoux, n’est-ce pas, monsignor ?