Page:Benson - La nouvelle aurore, 1915.djvu/214

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coup plus d’émotion. Le vieux général Hartington, — qui pouvait se rappeler la manière dont ses parents l’avaient jadis mené à Londres pour assister aux fêtes du couronnement de Georges V, — s’adossait sur sa chaise, les sourcils froncés. Pendant le dîner, il s’était montré particulièrement expansif ; mais depuis quelque temps sa loquacité semblait tarie. Le chapelain du château ne tenait pas en place, se retournant à chaque instant vers la porte ; et enfin un personnage aux cheveux gris, un cousin du lord, qui occupait d’importantes fonctions dans le service des aériens de l’État, demeurait immobile et muet,les yeux perdus dans le vide.

Soudain le fonctionnaire se releva et alla vers la fenêtre.

— Eh ! bien, Jack ? lui demanda son cousin.

— Rien ! Je veux simplement regarder un peu le temps qu’il fait.

Mais son mouvement avait rompu la réserve du groupe.

— Si la chose ne se décide pas ce soir, dit brusquement le jeune lord, Dieu seul sait ce qui peut arriver !

— Oh ! tout sera fini ce soir, dit tranquillement le cardinal, toujours sans relever les yeux.

— Mais pourtant, cette demi-heure écoulée sans nouvelles ! murmura lord Southminster.

Il se releva, a son tour, et courut vers le hall.

— Ainsi, Votre Éminence se croit en état de nous rassurer ? demanda le fonctionnaire.