Page:Benson - La nouvelle aurore, 1915.djvu/263

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l’obligeance de suivre mon collègue. Et maintenant, monsieur le cardinal, voulez vous venir avec moi par ici ?

VI

Lorsque, plus tard, monsignor revoyait d’ensemble cette tragique aventure, aucun de ses aspects peut-être ne le frappait autant que l’abominable rapidité avec laquelle s’étaient déroulées toutes ses péripéties. Mais peut-être, par ailleurs, valait-il mieux qu’il en fût ainsi. Car même les quelques minutes d’attente incertaine écoulées après le départ du cardinal lui avaient semblé d’une longueur interminable.

Il allait çà et là, dans la petite pièce où on l’avait enfermé, — une manière de salon, sans doute, faisant partie d’un bâtiment impérial dont les révolutionnaires s’étaient emparés. Il entendait par instants, dans le corridor, les voix des quelques hommes chargés de le garder, et tout son cœur frémissait d’une angoisse sourde, bien plus torturante que l’aurait pu être une peur positive, et avec un objet défini.

Il tâchait à se réconforter en se redisant l’histoire des journées précédentes. Il se rappelait de quelle façon, après le premier éclat de la révolution allemande, lorsque tous les agents de l’ancienne police impériale avaient été tués au moyen d’engins nouvellement inventés, et lorsque le palais