Page:Benson - La nouvelle aurore, 1915.djvu/273

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en face de lui, sa forte bouche volontiers souriante, ses cheveux coupés ras et grisonnants au-dessus des oreilles.

— Allons, reprit encore James Hardy, je vois que vous n’êtes pas satisfait de nous ! Mais dites-vous bien que votre arrivée nous a placés nous-mêmes dans un grand embarras. Certes, je déplore autant que vous la mise à mort des deux envoyés. Mais force nous a été de tenir notre parole. Il fallait bien prouver notre sincérité, et montrer au monde que nous prenions la chose au sérieux.

Puis, après une pause :

— Et il faudra bien que nous recommencions à le montrer cette nuit, selon toute apparence ! Le prêtre, obstinément, écoutait sans répondre.

— Permettez-moi de vous dire que votre attitude n’a rien de raisonnable, monsignor ! éclata enfin le visiteur. Pour moi, je suis tout prêt à vous communiquer ce que je sais, si seulement vous me le demandez. Je ne suis pas venu du tout pour vous vexer, ni pour étaler mon triomphe sur vous. Sans compter que, laissez-moi vous le rappeler, nous aurions fort bien pu vous traiter, vous aussi, comme un envoyé. Pour être franc, c’est moi qui suis intervenu en votre faveur… Oh ! non point par pitié ou par sympathie. Ce sont là des sentiments que nous vous avons laissés depuis longtemps, à vous chrétiens, et au-dessus desquels nous planons désormais. Simplement j’ai pensé que, pourvu que nous tinssions notre parole, nous n’avions pas