Page:Benson - La nouvelle aurore, 1915.djvu/288

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du pape le moindre frémissement d’émoi intérieur, cela aurait suffi pour donner à la scène une conclusion toute différente de celle qui devait se produire dans un instant. Mais non, l’aisance et le naturel de l’attitude du Souverain Pontife étaient vraiment absolus. L’homme blanc se tenait là, les mains désormais posées légèrement l’une sur l’autre, les joues colorées par l’effort de la parole, les yeux toujours illuminés du même sourire familier.

Soudain le président releva un peu la tête, et un grand frisson courut dans l’assistance.

— Je ne vois pas de motif pour ajourner la sanction nécessaire, déclara lentement le président. Nos conditions étaient formelles. Cet homme nous a dit lui-même qu’il les connaissait, et qu’il est venu ici au risque d’en subir l’application.

Le pape leva une de ses mains.

— Un instant encore, dit-il, monsieur le président.

— Je ne vois pas que nous ayons rien de plus à apprendre de vous.

— Messieurs !

Lu murmure d’assentiment s’éleva de toute l’estrade, résolue à écouter ce que le nouveau messager aurait encore à dire. Nul moyen, pour le président, de se tromper sur la signification de ce désir des hommes qui l’entouraient. Il lit un geste résigné et, de nouveau, baissa la tête. Et déjà le pape avait repris la parole.