Page:Benson - La nouvelle aurore, 1915.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Tout en continuant à écouter le cardinal, qui, de son côté, continuait à lui parler du même ton affectueux et tranquillisant, monsignor ne put s’empêcher d’observer les mouvements du P. Jervis. Celui-ci était allé vers une rangée de boîtes noires, toutes pareilles à celles que le prélat avait vues dans sa propre chambre, et avait enlevé le couvercle de l’une d’elles. Puis il avait murmuré quelques mots dans la boîte, l’avait refermée, et était revenu prendre sa place derrière le cardinal.

— Si votre mémoire ne se décide pas à se remettre en ordre, mon cher monsignor, poursuivait le cardinal, il faudra que vous rappreniez votre métier ! Mais j’ai l’idée que cela même ne vous sera pas bien difficile. Le P. Jervis m’a dit de quelle admirable façon vous vous étiez comporté à table, tout à l’heure ; et déjà M. Manners m’avait dit, en vous quittant, qu’il avait trouvé en vous un hôte parfait et un incomparable auditeur. Aussi n’avez-vous pas à craindre que personne s’aperçoive de rien. Veuillez donc, avant tout, vous ôter de l’esprit la crainte de ne pas pouvoir remplir vos fonctions ! Je vous attendrai, au retour de votre tournée, dans un mois ou deux ; et toutes choses reprendront leur train accoutumé. Je vais simplement annoncer que vous êtes parti en congé. Vous avez toujours travaillé assez dur, certes, pour mériter de vous reposer !

Soudain, quelque part dans la chambre, une voix calme et respectueuse fit entendre quelques