Page:Benson - La nouvelle aurore, 1915.djvu/94

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turel, d’ailleurs, que de mettre des navires volants sous la protection des anges ?… Mais, au fait, monsignor, vous feriez bien de ne jamais adresser de questions qu’à moi, si vous ne voulez pas que l’on s’aperçoive de votre étrange aventure.

Monsignor s’empressa de changer de sujet.

— Quand serons-nous à Paris ? demanda-t-il.

— Nous arriverons un peu en retard, je crois bien, à moins que nous regagnions le temps perdu. En principe, nous devrions arriver à trois heures. J’espère que l’arrêt à Brighton ne durera pas trop longtemps. Mais ce vent qui est en train de se lever risque de nous retarder plus ou moins gravement.

— Je suppose que la descente à la station et le nouveau départ exigent quelque temps ?

Le P. Jervis se mit à rire.

— Mais les aériens ne descendent jamais, à aucune station, avant le terme du voyage ! dit-il. Ce sont les voyageurs des stations intermédiaires qui viennent à eux. Aussi bien doivent-ils déjà nous attendre, car nous allons être à Brighton dans cinq minutes.

Bientôt, en effet, très loin vers le sud, sous le ciel plein d’étoiles, la voie lumineuse au-dessus de laquelle voyageait l’aérien sembla de nouveau se répandre brusquement en un autre grand réseau de lumières. Au delà, ces lumières se trouvaient comme coupées brusquement par une longue ligne onduleuse d’obscurité presque complète.

— Brighton ! la mer ! et voici déjà les passagers qui attendent !