Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/113

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Mais l’expression d’épouvante persistait. Percy se pencha vers la malade.

— Il ne faut pas vous abandonner à des imaginations ! lui dit-il. Confiez-vous simplement à notre Sauveur ! Cet homme ne peut vous faire aucun mal !

Il lui parlait, maintenant, comme a un enfant. Mais toujours encore les vieilles lèvres étaient comme rentrées, et les yeux erraient, terrifiés, dans les ténèbres de la chambre.

— Mon enfant, voyons, dites-moi ce qu’il y a ! Que savez-vous de Felsenburgh ? Vous aurez fait un mauvais rêve !

Mme Brand répondit : oui, d’un mouvement de tête énergique, et le prêtre, pour la première fois, sentit en soi-même un petit sursaut d’appréhension. La vieille dame avait-elle perdu la raison ? Mais pourquoi le nom de cet homme lui semblait-il avoir quelque chose de sinistre, à lui aussi ? Et il se rappela que, naguère, le P. Blackmore avait eu une impression analogue. Il se ressaisit, énergiquement.

— Dites-moi les choses comme elles sont ! reprit-il. Qu’avez-vous rêvé ?

Elle se souleva un peu dans son lit, toujours en promenant autour d’elle un regard d’effroi, puis elle étendit une de ses vieilles mains couvertes de bagues, prit l’une des mains du prêtre, et la tint serrée.

— La porte est bien fermée, mon père ? Personne ne nous écoute ?

— Non, non, mon enfant ! Pourquoi tremblez--