Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/124

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l’homme, il n’y avait plus désormais aucune colère, rien qu’une confiance et un orgueil presque surnaturels. Tous les deux souriaient. Puis Percy ouvrit la porte, et sortit dans la claire et tiède nuit d’été.

II

Il ne fallut pas moins de trois heures, au jeune prêtre, pour se frayer un passage jusqu’à Westminster, parmi la foule énorme qui encombrait les rues et les places. L’aube, maintenant, se levait dans le ciel, avec une lueur pâle que faisait paraître plus pâle encore l’illumination brillante des globes électriques.

Percy voyait, en face de lui, le clocher de la cathédrale ; mais il se demandait s’il réussirait jamais à franchir les quelques mètres qui lui restaient à franchir. Et il travaillait patiemment, des coudes, à se pousser de proche en proche, lorsqu’un mouvement subit de la foule l’obligea, lui aussi, à lever la tête ; et alors un spectacle lui apparut que, jusqu’à son dernier jour, il ne devait pas oublier.

Un objet mince, frêle, ayant un peu la forme d’un poisson, blanc comme le lait, fantastique comme une ombre, et beau comme le jour, glissait légèrement dans l’air, au-dessus du clocher de la cathédrale, tournait, et puis se dirigeait vers l’endroit où se trouvait Percy, semblant flotter sur les vagues mêmes du silence que