Aller au contenu

Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Je l’ai reconnu, dans mon cœur, aussitôt que je l’ai aperçu, aussitôt qu’il s’est arrêté là, au bord de l’estrade. Il y avait comme une auréole autour de sa tête. Et, maintenant, je comprends tout. C’est Lui que nous avons attendu si longtemps ; et Il est venu, apportant dans ses mains la paix et la bonne volonté. Et quand Il a parlé, ensuite, je l’ai reconnu aussi. Sa voix était comme… comme le bruit de la mer : aussi simple,… aussi terrible,… aussi infiniment puissante. Ne l’as-tu pas entendue ?

Pour toute réponse, Olivier prit sa femme sur ses genoux et lui baisa le front.

— De tout le reste, reprit doucement la jeune femme, je m’en remets à Lui. J’ignore où Il est, et quand Il reviendra, et ce qu’Il fera. Je suppose qu’il y aura encore, pour Lui, de grandes choses à faire avant qu’Il soit pleinement connu. Et nous, en attendant, nous ne pouvons qu’aimer, espérer, et être joyeux !

De nouveau, il y eut quelques instants de silence. Puis Olivier parla.

— Ma chérie, pourquoi dis-tu qu’Il aura encore à se faire connaître ?

— Je dis ce que je sens ! répondit-elle. Les hommes, jusqu’ici, savent seulement ce qu’Il a fait, et non point ce qu’Il est. Mais cela aussi viendra, en son temps !

— Et jusque-là ?

— Jusque-là, c’est vous qui aurez à travailler pour préparer ses voies ! Oh ! mon Olivier, sois fort et fidèle !