Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/154

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Percy était bien résolu à dire, devant les autorités, comme il l’avait écrit vingt fois déjà, que cette perspective de persécution était certainement fondée, mais que son importance n’était rien encore en comparaison du nouveau déchaînement de l’enthousiasme « humanitaire. » Cet enthousiasme avait infiniment grandi depuis la venue de Felsenburgh, et la publication de la paix d’Orient. L’homme, tout à coup, était littéralement devenu amoureux de l’homme. Des quantités de personnes s’étonnaient d’avoir jamais pu croire, ou même rêver, que c’était un Dieu inconnu qu’il fallait aimer ; et elles se demandaient par quel étrange sortilège elles avaient pu rester aussi longtemps plongées dans cet aveuglement. Le christianisme, le théisme même, étaient en train de s’effacer du cerveau du monde, comme s’efface un brouillard matinal au lever du soleil. Et, quant à l’avis personnel de Percy, quant aux mesures qu’il pouvait proposer, tout cela était nettement gravé dans son cœur, presque depuis le jour où il était rentré en Angleterre.

Ainsi, il mettait en ordre ce qu’il allait avoir à communiquer au cardinal Martin, lorsque, tout à coup, relevant la tête, il aperçut un dôme se dresser sur un grand tapis de verdure ; et aussitôt toutes ses réflexions et tous ses raisonnements s’arrêtèrent, et une seule idée, ou, pour mieux dire, un seul mot : Rome, le remplit tout entier.

Il se releva machinalement, sortit de son