Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/161

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Il y eut un bruit de pas, au dehors, la porte s’ouvrit, et le cardinal-protecteur entra.

Un an seulement s’était passé depuis que Percy l’avait vu ; et cependant c’est à peine si, au premier abord, il le reconnut.

C’était un très vieil homme qu’il voyait à présent devant lui, faible, courbé, le visage couvert de rides, la tête couronnée de cheveux d’un blanc de lait, sous la petite calotte écarlate. Il portait sa robe noire de bénédictin, avec une simple croix abbatiale sur la poitrine ; il marchait lentement, d’un pas incertain, s’appuyant sur une lourde canne. Le seul signe de vigueur, chez lui, était l’éclat singulier de la ligne étroite de ses yeux, transparaissent sous les paupières tombantes. Il tendit sa main, en souriant, et Percy s’agenouilla pour baiser l’anneau d’améthyste.

— Soyez le bienvenu à Rome, mon enfant ! — dit le vieillard, avec une vivacité de voix inattendue. — On m’a dit, il y a une demi-heure, que vous étiez ici : mais j’ai pensé qu’il fallait vous laisser d’abord prendre votre café !

Percy murmura un remerciement.

— Mais maintenant il faut que nous causions un peu ! — reprit le cardinal, en l’invitant à s’asseoir.

— Le Saint-Père désire vous voir à onze heures.

Percy fit un mouvement de surprise.

— Ah ! mon enfant, c’est que nous sommes forcés d’aller très vite, par le temps qui court ! Pas une minute à perdre ! Vous avez bien compris que nous allons vous garder à Rome ?