Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/177

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cœur. Des personnes qui avaient à peine entendu son nom se déclaraient prêtes à y adhérer ; des prêtres avaient la sensation de l’absorber, comme naguère ils absorbaient Dieu dans la communion ; des enfants s’en abreuvaient comme, autrefois, les petits martyrs s’étaient enivrés de christianisme. « L’âme naturellement chrétienne » paraissait en train de devenir « l’âme naturellement infidèle ». La persécution, s’écriait Percy, devait être accueillie comme le salut, et demandée à force de prières : mais il craignait que les autorités, ne connussent trop la manière de distribuer l’antidote avec le poison. Sans doute, il y aurait des martyres individuels, et en très grand nombre : mais ceux-là auraient lieu malgré les gouvernements, et non pas à cause d’eux. Enfin, Percy s’attendait à voir, d’un jour à l’autre, l’humanitarisme revêtir le déguisement de la liturgie et du saint-sacrifice ; quand il aurait réussi à obtenir l’adhésion des peuples pour ce déguisement sacrilège, c’en serait fait de la cause de l’Église, si Dieu ne consentait pas à intervenir !

Percy, tout frémissant, s’arrêta. Oui, mon fils ! Et qu’est-ce que vous pensez qu’il y aurait à faire !

Percy se tordit les mains.

— Saint-Père, répondit-il, la messe, la prière, le rosaire, cela d’abord et par-dessus tout ! Le monde nie le pouvoir de tout cela : mais c’est sur ce pouvoir que les chrétiens doivent s’appuyer plus que jamais ; Toutes choses en Jésus-