Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/195

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moitié de la nature de l’homme, de ses aspirations, et de ses misères ; tandis que le christianisme, avait, en tout cas, le mérite d’admettre tout ce que contenait cette nature, si même il ne parvenait pas à tout expliquer. Oui, la foi catholique était, dorénavant, plus sûre pour lui que sa propre existence : elle était vivante, absolument véritable. Il n’y avait, à y réfléchir sérieusement et impartialement, aucune hésitation possible sur le fait que Dieu existait et régnait. Et tous les chemins de la pensée du prêtre aboutissaient à la conclusion, aussi, que Jésus-Christ était l’incarnation de ce Dieu souverain, ayant prouvé sa divinité par sa mort, sa résurrection, et la suite miraculeuse de son Église jusqu’à Jean, son dernier vicaire. Toutes ces choses étaient comme des vertèbres de l’univers, des faits supérieurs au doute, immuablement vrais : si ces choses n’étaient pas vraies, c’est que rien, nulle part, n’était qu’un vain rêve.

Des difficultés ? oui, certes, il y en avait et en très grand nombre ! Ainsi le jeune prêtre ne comprenait aucunement pourquoi Dieu avait fait le monde tel qu’il était, ni comment le pain était transsubstancié en Corps vivant de Dieu : mais… mais ces choses étaient, tout simplement ! Percy songeait au voyage qu’avait fait son esprit, depuis le jour où, dans son ardeur juvénile, il avait cru que toute vérité divine pouvait être démontrée dans le domaine intellectuel. Maintenant il avait appris, pour toujours, que le naturel en appelait au surnaturel} ; que la pauvre raison