Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/239

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glorieuses et touchantes. Non seulement les évêques rapportaient que déjà, dans tous les pays, l’ordre du Christ avait commencé son œuvre, que déjà des communications, longtemps interrompues, se trouvaient rétablies, qu’une foule de missionnaires s’organisaient activement, et que les cœurs les plus désespérés, une fois de plus, renaissaient à l’espoir : par-dessus tout cela, le Vatican avait reçu déjà la nouvelle de triomphes d’une espèce plus haute, remportés par les chevaliers du Christ Crucifié. À Pais, quarante de ces chevaliers avaient été brûlés vifs, en quelques heures, au Quartier Latin, avant que la police pût intervenir. D’Espagne, de Hollande, de Russie, étaient venus d’autres noms de martyrs. À Dusseldorf, dix-huit jeunes gens et enfants, surpris pendant qu’ils chantaient matines dans l’église Saint-Lament, avaient été jetés, l’un après l’autre, dans les égouts municipaux, chacun chantant, à très haute voix, jusqu’à l’instant suprême :

Christe, Fili Dei vivi, miserere nobis !

Et, des ténèbres de l’égout, s’était élevé encore le même chant, jusqu’à ce que la foule l’eût étouffé à coup de pierres. Dans le même temps, les prisons allemandes étaient, toutes, encombrées de la première fournée des chrétiens réfractaires.

Sur quoi le monde haussait les épaules, et déclarait que ces pauvres diables s’étaient spontanément attiré leur sort : tout en ne laissant