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prologue

mouvement, nos États-Unis d’Europe ne pourront rien contre lui. Et le fait est que je ne comprends pas pourquoi l’Orient ne s’est pas encore mis en mouvement, jusqu’ici ! Je suppose qu’il en est empêché par ses divisions religieuses.

— Vous ne croyez pas que l’Europe se désunisse ? demanda le prêtre.

— Oh ! non ! certainement non ! Nous nous rendons trop compte, désormais, du danger que nous courons ! Mais, tout de même, il n’y aura que Dieu qui puisse vraiment nous empêcher de périr, si l’empire d’Orient se décide enfin à nous attaquer. Car cet empire connaît maintenant sa force ; et que sommes-nous, en comparaison de lui ?

— Mais, au sujet de la religion, reprit Percy, que croyez-vous qu’il arrive ?

M. Templeton, visiblement las, aspira d’abord une longue bouffée de son inhalateur d’oxygène. Après quoi, avec sa courtoisie habituelle, il se mit en devoir de répondre.

— Pour résumer la situation, dit-il, il n’y a plus au monde que trois forces qui comptent : le catholicisme, l’humanitarisme, et les religions de l’Orient. Sur ce dernier terrain, je ne saurais rien prédire : la récente union des Chinois et des Japonais achève de dérouter tous nos calculs. Mais en Europe et en Amérique, incontestablement, le conflit n’existe qu’entre les deux autres éléments que je viens de nommer. Tout le monde, il est vrai, a fini par reconnaître qu’une religion surnaturelle implique forcément une