Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/242

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enfants ! Comme Jésus, pour nous, est devenu un enfant, à notre tour devenons des enfants pour Lui ! Revêtons les robes de l’enfance et chaussons les souliers de la paix ! Car le Seigneur a régné ; il est vêtu de beauté ; le Seigneur est revêtu de force, et s’est entouré les reins d’une ceinture. Il a établi le monde qui ne sera point enlevé ; son trône est préparé depuis longtemps. Il existe depuis l’éternité. Donc, réjouis-toi grandement, ô fille de Sion ; crie de joie, ô fille de Jérusalem : car voici que vient vers toi ton souverain, le seul saint, le Sauveur du monde ! Et, de souffrir, ensuite il en sera temps encore, lorsque le prince de ce monde viendra attaquer le Prince du Ciel ! »

Ainsi rêvait le cardinal, tachant à se rendre lui-même petit et simple, dans tout l’éclat de sa pompe de cour. Certes, songeait-il, rien n’est difficile pour Dieu. Pourquoi cette naissance mystique ne réussirait-elle pas à faire, une fois de plus, ce qu’elle a fait jadis, à soumettre, par la force de sa faiblesse, tous les orgueils qui s’exaltent au-dessus de Dieu ? Cette naissance, jadis, a attiré de sages rois à travers le désert, en même temps qu’elle forçait des bergers à quitter leurs troupeaux. Aujourd’hui, voici qu’elle a des rois autour d’elle, agenouillés avec le pauvre et le faible ; des rois qui ont déposé leurs couronnes, et lui ont apporté l’or de cœurs loyaux, la myrrhe du martyre désiré, et l’encens d’une pure foi ! Ne se pourrait-il point que les républiques, elles aussi, déposassent leur splen-