Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/245

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Mais, ce matin du dernier jour de l’année, il se sentait de nouveau assez tranquille, et avait célébré saint Sylvestre, pape et martyr, avec une sérénité relative Le spectacle des cérémonies de la vaille, la foule des cardinaux accourus des quatre coins de l’univers, tout cela avait contribué à le rassurer de nouveau — déraisonnablement, il le savait, mais réellement. L’atmosphère même était chargée d’une attente solennelle et joyeuse. Toute la nuit, la Piazza avait été encombrée d’une énorme foule muette, guettant l’ouverture des portes de la basilique. Et maintenant la basilique, à son tour, était pleine, et la Piazza ne l’était pas moins. Tout le long de la rue jusqu’au fleuve, aussi loin que Percy pouvait voir en se penchant à sa fenêtre, s’étendait ce pavé immobile de têtes humaines. Le toit de la colonnade, lui aussi, montrait une longue rangée de têtes ; les toits des maisons étaient noirs de figures vivantes ; tout cela malgré le froid piquant d’une matinée de gel. Mais qu’importait le froid, quand on savait que, après la messe et le défilé des membres de l’ordre devant le trône pontifical, le pape allait donner la bénédiction apostolique à la cité et au monde ?

Percy acheva de réciter tierces, ferma son livre, et s’adossa dans son fauteuil, en attendant que son domestique vînt l’appeler.

Il pensait à la nouvelle solennité qui s’apprêtait, et où allait prendre part la totalité du Sacré Collège, à l’exception du Cardinal Protecteur de Jérusalem, retenu dans son lit par la