Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/259

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Percy se réjouit d’apprendre que le vaisseau, prévenu probablement par un message sans fil, ne s’arrêterait pas à Turin : cela lui donnerait plus de temps à Londres, et pourrait même, peut-être, permettre au cardinal Steinmann d’arriver à Berlin quelques heures plus tôt. Il se leva, s’étira vivement, puis se rendit au cabinet de toilette, pour se laver les mains.

Et pendant qu’il se tenait là, devant le grand bassin à l’arrière du vaisseau, il fut fasciné du spectacle qui se découvrit à lui, par la fenêtre : car c’était le moment où l’on passait au-dessus de Turin. Un bloc de lumière, vivant et superbe, brillait à ses pieds, parmi l’abîme des ténèbres ; et Percy songea à l’importance du rôle que jouait cette tache lumineuse, dans la vie du monde. C’était de là qu’était gouvernée toute l’Italie ; dans une de ces maisons, qui lui apparaissaient comme de minuscules étincelles, des hommes siégeaient en conseil, qui disposaient de la destinée des corps et des âmes, et poursuivaient passionnément leur lutte contre Dieu. Et Dieu permettait tout cela, sans faire aucun signe ! C’était là que Felsenburgh s’était montré, la dernière fois qu’il était sorti de sa retraite, — Felsenburgh, cet homme qui lui ressemblait d’une façon si mystérieuse !

— Et, de nouveau, il sentit son cœur traversé comme d’un coup de poignard.

Quelques minutes après, les quatre prêtres étaient assis autour d’une petite table ronde, dans un compartiment de la salle à manger, au