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prologue

« Et nous, les catholiques, pendant ce temps, nous reculons toujours ! En Amérique, je suppose que nous avons encore, nominalement, un quarantième de la population, — grâce à l’admirable mouvement catholique du début du vingtième siècle. En France et en Espagne, nous ne comptons, pour ainsi dire, plus ; en Allemagne, notre nombre diminue de jour en jour. En Italie ? Là, nous avons reconquis Rome, qui de nouveau nous appartient exclusivement ; mais le reste de la presqu’île est perdu pour nous. Ici, enfin, nous gardons toute l’Irlande, et peut-être un soixantième de l’Angleterre, de l’Écosse, et du Pays de Galles ; mais notre proportion était d’un sur quarante, il y a vingt ans encore. En outre, depuis ces temps derniers, les énormes progrès de la psychologie sont en train de nous causer un dommage qui ne va plus cesser de grandir. Autrefois nous n’avions contre nous que le matérialisme pur et simple : et, bien des hommes le trouvaient trop cru, trop grossier. Maintenant, voici la psychologie qui remplace l’ancien matérialisme, et qui, au lieu de nier le surnaturel, se pique de l’admettre, en l’expliquant à sa façon ! Hélas ! mon père, la chose n’est point douteuse, nous reculons ! Et nous allons continuer de reculer ; et je crois même que nous devons nous tenir prêts pour une catastrophe, d’un moment à l’autre !

— Cependant… commença Percy.

— Vous vous dites que j’ai des vues bien sombres, pour un vieillard sur le bord du tom-