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CHAPITRE II

I

À vingt-trois heures, cette nuit-là, le prêtre syrien alla guetter la venue du messager de Tibériade. Deux heures auparavant, il avait entendu le cri de l’aérien russe qui faisait le service entre Damas, Tibériade, et Jérusalem. Déjà même le messager était un peu en retard.

La manière dont parvenaient au pape Sylvestre les nouvelles du monde avait, en vérité, quelque chose de bien primitif et rudimentaire : mais la Palestine était, proprement, comme en dehors de l’univers civilisé, — une bande de terre inutile, et négligée en conséquence. Chaque nuit, un messager spécial venait, à cheval, de Tibériade à Nazareth, avec tout le courrier expédié au pape par l’entremise du cardinal Corkran, et s’en retournait vers le cardinal avec un autre courrier. C’était là une tâche difficile, et les membres de l’ordre nouveau qui entouraient le cardinal s’en chargeaient alternativement, avec toute