Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/359

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Il lui sembla entendre un soupir. Il s’arrêta brusquement.

— Tout cela est-il un peu plus clair pour vous, à présent, madame Brand ?

— Je vous remercie infiniment, dit-elle ; c’est beaucoup plus clair, à présent !… Et… et c’est bien vrai que d’innombrables chrétiens sont morts pour cette foi, telle qu’elle est ?

— Oh ! oui ! des milliers et des milliers ! Tout à fait comme les mahométans ont fait pour leur foi, à eux !

— Les mahométans croient en Dieu, eux aussi, n’est-ce pas ?

— Ils y croyaient, en tout cas, et peut-être en reste-t-il encore quelques-uns pour y croire aujourd’hui. Mais fort peu : tout le reste est devenu « ésotérique », comme ils disent !

La jeune femme ne répondit rien, et M. Francis eut tout le loisir de songer à ce que son attitude avait de singulier. Il se dit que, certes, elle devait être bien attachée à cette amie chrétienne qu’elle désirait convertir.

Puis elle se leva, et il se leva avec elle.

— Encore mille fois merci, monsieur Francis !… Il ne faut pas que je vous interrompe dans votre travail !

Il l’accompagna vers la porte ; mais, après avoir fait quelques pas, elle s’arrêta.

— Et vous, monsieur Francis, vous avez été élevé dans toutes ces croyances : est-ce que, parfois, elles vous reviennent ?

Il sourit, de nouveau.