Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/403

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être servi aussitôt ; et un chef à calotte blanche passa la tête, un instant, pour interroger le garde. Les quatre hommes s’assirent dans le luxueux salon : Olivier un peu à l’écart, plongé dans ses pensées, les trois autres causant à voix basse. Une fois encore, le garde traversa toute la longueur du vaisseau, se dirigeant vers son compartiment, à la proue ; et, un moment après, retentit la sonnerie du départ. Alors, sur toute l’étendue de l’aérien, — le vaisseau le plus rapide de l’Angleterre et du monde entier, — se fit sentir la vibration du propulseur, qui commençait son travail ; et Olivier, par la grande fenêtre de cristal, vit les rails glisser en arrière, et surgir brusquement la longue ligne de Londres, étrangement pâle sous le ciel souillé. Il entrevit un petit groupe de personnes qui, dans le square, levaient la tête ; et, tout de suite, ce groupe disparut, à son tour, dans un grand tourbillon ; et bientôt un véritable pavé de toits de maisons coula sous le vaisseau, et bientôt Londres lui-même se rétrécit, se raréfia, montrant des taches d’un vert jauni ; après quoi, ce fut la campagne desséchée qui s’étendit à perte de vue.

Snowford se leva, un peu chancelant sur ses jambes.

— Je puis, aussi bien, prévenir le garde dès maintenant ! dit-il. De cette façon nous n’aurons plus à être dérangés !

Il se tourna ensuite vers Olivier, et lui fit un petit signe presque imperceptible ; aussitôt Olivier se leva, lui aussi, et les deux hommes s’en