Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/421

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à revoir et à interpréter le spectacle prodigieux qui s’était révélé à lui ; la cabine du vaisseau volant, les visages des deux hommes, leurs intentions méchantes, et leurs vains espoirs…

Il tourna les yeux vers Sylvestre ; et ce fut à travers ce torrent d’images qu’il entendit de nouveau la voix, toute calme, de son maître, qui, cette fois, s’adressait à lui :

— Mon père, il faut, tout de suite, que vous exposiez le Saint-Sacrement dans la chapelle !

II

Une heure après, environ, le prêtre sortit dans la cour, poussé par cette même étrange impulsion de mouvement qui, déjà, l’avait contraint à errer par les rues du village, — tel qu’un somnambule qui marche sans savoir où ni pourquoi, et qui, pourtant, ne peut pas s’arrêter.

Sur toutes choses un charme était tombé, pareil à celui qu’il subissait lui-même. De tous les hommes à qui Sylvestre avait parlé, tout à l’heure, dans sa chambre, aucun n’avait dit un seul mot. Tous étaient sortis en silence, immédiatement ; quelques-uns avaient traversé la cour, en même temps que le prêtre, pour se rendre à la chapelle, et s’étaient jetés là, y gisaient, immobiles, sur les dalles de pierre. Quelques-uns s’étaient retirés à part, pour se confesser l’un l’autre ; il les avait vus, tout à l’heure, pendant qu’il s’occupait à préparer l’autel pour