Aller au contenu

Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/432

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Et son ombre remuait comme un nuage pâle, au-dessus de cette plaine, désormais toute spectrale, où jadis Israël avait combattu, et où Sennacherib s’était vanté de vaincre !

Et, une fois de plus, les voix chantèrent :

Præstet fides supplementum Sensuum defectui !

Le voici qui venait, plus rapide que jamais, l’héritier des âges temporels, mais l’exilé de l’éternité : le misérable prince des rebelles, la créature dressée contre Dieu, plus aveugle que ce soleil pâli et que cette terre tremblante ! Et, autour de lui, le cercle flottant de ses victimes s’agitait, pareil à un groupe d’insectes qui, spontanément, vont chercher la mort dans la lumière d’une flamme… Le voici qui venait ; et la terre, au moment où il la croyait enfin toute soumise à sa domination, se déchirait et gémissait dans les luttes dernières de son agonie !

Le voici qui venait, l’Antechrist orgueilleux, le Maître de la Terre ! Déjà son ombre descendait vers le sol, et les ailes blanches du vaisseau tournaient, pour le conduire à l’endroit même d’où il devait frapper ; et déjà, au même instant, une cloche immense, surnaturelle, avait retenti, tandis que les myriades des voix continuaient à chanter doucement, tendre murmure opposé au fracas de la tempête environnante :

Genitori Genitoque Laus et jubilalio,