112 DÉONTOLOGIE.
récompense ou de punition. Une sanction,
toutes les fois qu’elle est exécutée, constitue et
met en vigueur une loi, et les lois constituées
par la sanction aristocratique sont, pour une
portion considérable du domaine de la conduite,
en opposition avec celles constituées par la sanction
démocratique.
Ainsi, dans les méfaits qui affectent les personnes la sanction démocratique tolère le combat à coups de poings ou la tentative d’infliger une douleur physique1 ; elle ne tolère pas le duel ou la tentative de tuer. La sanction aristocratique, au contraire, non seulement tolère, mais encore récompense la tentative d’infliger la mort. Quant aux méfaits affectant la propriété, la sanction démocratique donne la préférence aux dettes commerciales sur les dettes de jeu, tout au rebours de la sanction aristocratique. La première punit la friponnerie sous toutes ses formes, la seconde la récompense dans un propriétaire à majorat.
1 Ceci n’a qu’une vérité relative : vrai pour l’Angleterre,
ce ne saurait l'être pour la France ; nos mœurs militaires ont
depuis long-temps fait pénétrer le duel dans les rangs les plus
infimes de la démocratie. L’amour de l’égalité a amené ainsi
ce résultat. Depuis que tout Français peut être marechal de
France, le droit de tuer son homme en duel, n’a pu rester le
monopole d’une classe privilégiée. (Note du traducteur)