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Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/11

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comparait sans cesse à Chanaan esclave ; l’Église, à laquelle il se destinait d’abord, lui était fermée de même. Après avoir franchi les premiers ordres, il avait dû renoncer à ce qu’il croyait sa vocation, afin de pouvoir mieux aider une famille pauvre, qui lui donna d’ailleurs beaucoup d’ennuis et de dégoûts, sa sœur ayant contracté je ne sais quel sot mariage qui la fit partir pour les Indes avec un sous-officier.

Si depuis j’ai apprécié le mérite du digne homme, je ne voyais dans ce temps-là que le ridicule de son nom et de sa personne, outre que je lui en voulais de s’apitoyer sur mon compte à tout propos. Quel était donc mon malheur ? À peine m’en rendais-je compte, ayant toujours vécu au milieu de personnes frappées de la demi-mort, et qui n’en étaient