Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de rochers. Chaque roche est une maisonnette où niche une famille de vignerons, et la fumée des cheminées tournoie au milieu des genêts en fleurs, dont la belle couleur d’or pâle égaye le sol pierreux.

Rien de plus étrange que ces caves superposées dans lesquelles s’agite toute une population laborieuse et active, que ces clos aériens parfaitement cultivés néanmoins et où la vigne croît en abondance, sur une pente creusée par de perpétuels éboulements. Des saules touffus bordent la Loire, et leur feuillage chargé de vapeur dessine à perte de vue, une ligne mollement ondulée sur laquelle se découpent les grands bancs de sable, mornes et mélancoliques. — Dans le lointain, on distingue la majestueuse silhouette de la cathédrale de Saint-Martin ; à l’ouest, les ruines de la Roche--