Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/154

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de camp du duc de Mouchy n’eurent jamais de caractère belliqueux et ressemblaient fort à celles de chambellan.

Il avait placé les dames dans la chapelle royale et promené sa magnifique personne dans les salons et les antichambres des Tuileries, jusqu’à ce que son nom fût devenu synonyme d’élégance, de politesse et de galanterie ; il avait fait, sans y mettre de malice, la conquête de toutes les beautés à la mode ; il avait rempli en conscience son rôle de courtisan, qui s’était terminé par un baiser respectueux déposé sur la main du roi à Cherbourg, où il fit partie de la dernière poignée de fidèles. Puis, toujours avec le même flegme, la même dignité, la même grâce exquise, il avait brisé cette épée qui, pendant des années, avait traîné orgueilleuse sur les dalles du palais ou