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Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/181

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à se renouveler. Seule, elle pourrait lutter contre ces deux adversaires tout-puissants, le monde et l’épée. Suis-je ainsi ? Tandis que les désirs, les aspirations de Gaston s’éparpilleraient dans l’infini, je ne saurais, moi, que m’attacher de plus en plus… je l’ennuierais… et l’ennui est bien près de la haine…

— D’où vous viennent ces idées, à vingt ans, à l’âge où l’on croit et où l’on espère ? demanda Félix effrayé de l’entendre résumer ainsi tout ce qu’il avait cru jusque-là que sa simplicité n’avait pu ni sentir ni deviner.

Elle frappa sur son cœur.

J’ai beaucoup souffert, j’ai beaucoup observé, et puis les moindres détails éclairent…

— Mademoiselle, interrompit Félix, tout ce que je viens d’entendre me prouve que vous