Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/192

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— Suzanne !

— Ah ! ne vous effrayez pas… je comprends les scrupules de dignité qui vous font hésiter à quitter l’armée dans un pareil moment. — Quoi que vous décidiez, rien ne sera changé entre nous…

— Vous consentiriez…

— Non pas à vous épouser…

Elle s’arrêta, soit pour recueillir sa pensée, soit pour étouffer un sanglot qui commençait à lui briser la voix.

— Non pas à vous épouser avec la perspective d’une séparation longue très-certainement, éternelle peut-être… mais le mariage pourrait avoir lieu à la fin de la guerre aussi bien qu’au commencement.

Elle n’entendit pas ce qu’il répondit ; elle ne vit que la joie qui se peignit instantanément