Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/194

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un instinct belliqueux inné chez tous les hommes de sa race et dont le résultat avait été déjà le veuvage pour elle. Autrefois M. de Vallombre l’avait rassurée, en lui disant que l’uniforme était l’unique objet de ces désirs de jeune homme, qu’il fallait l’accorder à Gaston comme un hochet dont il se dégoûterait bien vite, grâce aux ennuis de la vie d’école et à la monotonie des garnisons. Et voilà que toutes les précautions devenaient vaines, que toutes les espérances s’écroulaient ! Déjà malade, tourmentée de pressentiments sinistres, elle se sépara de son fils en pensant qu’elle ne le reverrait jamais. Quant aux parents de Suzanne, ils se résignèrent plus aisément au retard du mariage, et madame de Vallombre ayant déclaré de sa voix flûtée, que sa fille était vraiment trop jeune, qu’elle pouvait attendre long-