Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/221

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Le comte parut chercher un instant dans sa cervelle vide, puis, enchanté d’avoir trouvé, sourit finement :

— Pourquoi ? Je vais vous le dire. Le fait est que votre situation vis-à-vis de ma fille paraît au premier aspect assez délicate. Sans doute, il est désagréable pour un soupirant éconduit de rentrer dans la maison de celle qui l’a repoussé, surtout quand il doit la retrouver au bras d’un rival heureux. Mais à quoi servirait d’être homme du monde, si l’on devait se laisser déconcerter par des bagatelles ? Que diable ! un joli cavalier se console aisément de ces sortes d’échecs, et je gage que vous êtes complétement, supérieurement guéri. Vous riez, fat que vous êtes ! Eh bien ! donc, que redoutez-vous ? Le spectacle d’une lune de miel qui raviverait votre bles-