Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/26

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« ce petit coin du monde » lui plaisait en effet « plus qu’aucun autre lieu, » ce n’était point à cause de ses jardins suspendus, ni de la paix profonde qu’on y goûtait, car il ne se piquait point d’être pénétré de goûts champêtres. Je le vis souvent bâiller en se promenant sous les mélèzes de l’avenue, comme si le vert des forêts, l’or du couchant et autres balivernes poétiques eussent fourni des thèmes à son ennui au lieu de l’en distraire. Je crois qu’il lui fallait les passe-temps plus positifs et plus variés d’un homme du monde qui, durant toute sa jeunesse, avait été un homme à bonnes fortunes, et dont la jeunesse se prolongeait de façon à faire illusion aux autres et à lui-même.

J’ignore s’il avait des convictions morales ou même de l’esprit ; il ne daignait être quel-