Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/269

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chements de Castrum romanum, sinistre et impérieux au milieu des sites sauvages du plus beau canton du Morvand, comme un tyran féodal, écrasant de son pied de fer les souvenirs partout visibles de l’ère celtique et de l’époque gallo-romaine.

Devant l’étang qui touche à la prairie de la Maladière, et dont la nappe immense va se perdre sous les iris, au pied d’une colline sablonneuse à la base, ceinte au sommet d’une couronne de sapins, sur laquelle de rares bouleaux se détachent argentés, comme des rayons de lune dans un pan d’ombre, — je m’étais dit : Il doit être là, au sein de cette grande solitude, de ce grand silence ; il doit s’endormir au chuchotement du vent dans les joncs fleuris, embaumé par la vague senteur des plantes aquatiques, sans autres