Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/285

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avait sans doute rempli autrefois de ses grâces.

— Tout me fait présumer qu’elle habitait cette chambre, me dis-je à moi-même, sa tête s’est appuyée ici, où s’appuie la mienne ; seulement c’étaient des rideaux de satin qui enveloppaient la jolie couchette de ses plis discrets. Et je repoussais avec dégoût l’étoffe commune qui les avait remplacés. Au lieu de cette odeur de moisi, un tiède parfum d’iris flottait dans l’air et une petite mule garnie de cygne gisait là-bas, où j’aperçois mes bottes jetées négligemment sur le froid carreau fendillé.

Le reliquaire, seul ornement de la cheminée, à combien de profanes bagatelles a-t-il survécu ? Flacons, cassolettes, miroirs, éventails, boîtes à mouches et à épingles, bras de bronze doré tout chargés de bougie (et je regardais