Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/34

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lui comme à tous les biens qu’on se croit assurés. Sa présence m’était pourtant indispensable. Je le compris lorsqu’il me dit un soir : Je pars.

Il ne me le dit pas ainsi, brusquement. Pendant des semaines entières, son humeur inégale, des demi-mots, un zèle extraordinaire à me servir m’étonnèrent, mais sans me préparer. Je finis enfin par apprendre que sa sœur, dont il se souvenait à peine, n’ayant conservé avec elle aucune relation depuis ce mariage qu’il appelait une faute, lui avait recommandé en mourant un enfant désormais sans ressources ni protection. — On conçoit comment fut acceptée cette tutelle ! Bien que je l’eusse surpris sanglotant en cachette sur les deux ou trois lignes d’une écriture défaillante, qui représentait le testa-