Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/80

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ment aimé avait déterminé chez mistress Sinclair une maladie de langueur dont elle était morte. Elle voyait donc sans regret son oncle s’assoupir après le thé, puis s’éveiller pour reprendre son interminable travail sur la géologie orthodoxe. Bien qu’il ne s’éloignât pas, nous restions seuls, tant l’absorbait la réfutation des impiétés de la science moderne. Jamais il ne lui parut que ma présence auprès de sa nièce pût être inconvenante ou dangereuse ; son âme naïve ne soupçonnait point le mal ; il s’estimait dans son élève et aurait repoussé comme une mauvaise pensée la moindre crainte à cet égard. Peut-être aussi jugeait-il que j’étais incapable de plaire, tel que mon infirmité m’avait fait, et puis il traitait Jane en enfant, et parlait volontiers de la