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CHAPITRE XVI

les vrais chagrins


Malgré son courage, Yette trouva fort dur, le moment venu, de rester prisonnière au pensionnat, après la solennité de la distribution des prix. Quand toutes ses compagnes se furent envolées joyeuses avec leurs familles respectives, et qu’elle se vit seule dans la grande classe déserte entre Mlle Aubry et Mlle Agnès, qui, elle non plus, ne prenait pas de vacances, elle éprouva une sensation d’isolement presque égale à celle qu’elle avait ressentie en quittant sa chère Martinique, et la nuit, seule encore dans le dortoir vide et silencieux, elle pleura très amèrement. Il n’eût tenu qu’à elle de revenir sur sa résolution et d’accepter l’hospitalité que lui offrait toujours avec mille instances nouvelles la famille Darcey ; mais le désir