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HISTOIRE D’UNE JEUNE CRÉOLE.

Yette l’absence d’autres meubles, qui pourtant ne seraient pas de trop.

« Pensez donc ! dit-elle, ici nos chers parents nous tiennent compagnie. Je leur parle, je les consulte sur ce que je dois faire, Il me semble que leur voix me répond. Tout mon pays tient avec eux dans ce petit réduit, ajoute-t-elle en montrant les oiseaux empaillés, les papillons, les coquillages, quelques échantillons minéralogiques sous de petits globes. Quant à notre chambre, elle renferme deux lits de fer, beaucoup de livres, encore une petite photographie de maman. Qu’y voudriez-vous mettre de plus ? »

Cora trouvait qu’on aurait pu y mettre autre chose encore : un bon canapé favorable à la paresse ; elle se serait contentée au besoin d’un hamac. Cependant elle fut d’abord ravie, tout autant que sa sœur, de leur nouvelle installation ; puis, peu à peu, elle y découvrit de petits défauts, de légers inconvénients qu’elle signalait sans se plaindre encore, en riant, mais du bout des lèvres.

« Yette, il fait bien froid sous les toits, ne trouves-tu pas ?

— Nous ne sommes pas précisément sous les toits, chérie ; mais il est vrai que nous n’avons plus de calorifère comme à la pension.