Page:Bentzon - Yette, histoire d'une jeune créole, 1880.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

54
HISTOIRE D’UNE JEUNE CRÉOLE.

de la mer ; leur allure équivaut au petit trot. Les nègres, les tenant par la queue, se laissaient soutenir et entraîner ainsi. C’est le grand plaisir des nègres ; rencontrent-ils sur la route, lorsqu’ils sont seuls, un cavalier dont la figure leur inspire confiance, vite ils demandent la permission de prendre la queue de son cheval, et, si las qu’ils puissent être, les voilà lancés à la course. M. de Lorme avait sa fille en croupe ; on passa la rivière Capot, on se rafraîchit à la Grande-Anse, car la chaleur sévissait déjà violemment.

Yette, qui s’était laissé d’abord amuser par le voyage, n’en sentait plus que la fatigue lorsqu’elle atteignit Saint-Pierre.